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Colloque

FILMER LE QUOTIDIEN

Colloque international : Filmer le quotidien

Au cours des trente dernières années, l’exploration de la vie quotidienne a donné lieu à une production artistique et littéraire foisonnante. Dans le domaine des études cinématographiques, on trouve peu de travaux consacrés à cette question. Pourtant, à l’évidence, le cinéma peut fournir des réponses précieuses à qui se demande comment est-ce que les gens vivent. Les gestes et les objets, les façons de parler, les vêtements, l’aspect des rues, des magasins et des cafés : tout cela, le cinéma s’en saisit, le capte et l’enregistre – au point d’avoir une influence déterminante sur nos façons de vivre. Face à un champ d’étude très vaste, la visée de ce colloque est de lancer la réflexion en se consacrant, dans un premier temps, à des enjeux esthétiques.

Pour définir le quotidien, on peut partir d’un contenu objectif, lié à des activités journalières (prendre ses repas, faire les courses, prendre les transports), ou à des choix et des habitudes (à des modes de vie). On peut aussi penser le quotidien comme une forme d’expérience – l’immersion dans un univers familier qui, justement parce qu’il est familier, n’est plus vraiment perçu. Dans cette perspective, le quotidien peut devenir un terrain d’enquête – il peut devenir l’objet de pratiques, notamment de pratiques artistiques. Pour les surréalistes, la recherche de la « vraie vie » passait par l’exploration de l’existence ordinaire, marquée par « une volonté d’approfondissement du réel, de prise de conscience toujours plus nette en même temps que toujours plus passionnée du monde sensible » (André Breton). Comment donner à voir ? Comment faire percevoir ce qui, d’ordinaire, n’est plus perçu ? Le problème de l’attention est central dans la pensée du quotidien. De ce point de vue, le sujet s’avère d’emblée propice à un questionnement esthétique.

L’enjeu de ce colloque sera d’interroger ce que le cinéma invente à partir du mode d’expérience singulier qui s’attache à la vie quotidienne. Cette visée fait surgir trois problèmes. Tout d’abord, on peut se demander dans quelle mesure les films se sont emparés de la question du quotidien. Quelles sont les œuvres qui lui ont accordé une place centrale ? Il faut aussi déterminer si le cinéma propose un traitement particulier de la question du quotidien. On analysera ainsi la façon dont les formes filmiques permettent d’explorer la dimension la plus ordinaire et la plus insaisissable de notre existence. En troisième lieu, pour cerner les enjeux esthétiques de la représentation du quotidien, on doit s’interroger sur le « matériau » que constitue la vie ordinaire (« matériau » envisagé du point de vue de la création artistique), et sur la façon dont les films nous amènent à penser le quotidien.

Le colloque international « Filmer le quotidien » est organisé avec le concours de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, de l’institut ACTE (UMR 8218) et de l’école doctorale Arts Plastiques, Esthétique et Sciences de l’Art de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Programme du colloque : 1. programme filmer le quotidien.pdf