Notre unité de recherche

L'unité de recherche aujourd'hui

ACTE est une Unité de Recherche de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne qui comprend une soixantaine de chercheurs permanents et a pour thématique générale de recherche la création. Son ambition est de traiter de tous les aspects des œuvres d’art depuis leur création jusqu’à leur impact et leur diffusion. Le but n'est seulement de penser les œuvres, mais de les instaurer et de les théoriser en les articulant avec la poïétique, l’esthétique, la sémiotique, l’histoire de l’art, les études culturelles et en les faisant dialoguer avec d’autres domaines scientifiques et avec les grands enjeux sociétaux et politiques contemporains.

Centré sur l’évolution du domaine de la création en général et du secteur des arts en particulier, le projet scientifique de l'unité de recherche se décline en quatre dimensions interdépendantes et articulées : 

  • La création : en tant qu’activité qui instaure des œuvres singulières ou multiples, produites individuellement ou collectivement, matérielles ou numériques, à destination pratique et culturelle ou à vocation spécifiquement artistique.
  • La conceptualisation : en tant que pensée créatrice de œuvres qui porte un regard analytique, réflexif et critique sur la création, les arts et la culture.
  • La réception : en tant qu'acte fondamental, tant du point de vue sensible que de la construction dialogique du sens, de la pluralité des processus interprétatifs, et de la politique des représentations.
  • La diffusion : en tant que pratique et analyse des nombreux dispositifs tant économiques que sociaux de circulation des œuvres.

Ces quatre dimensions permettent à chaque chercheur de l'unité de recherche ACTE de se situer, de se développer et de nouer des collaborations sans pour autant se trouver tenus à une seule appartenance disciplinaire. 

Axes de recherche : 

La recherche s’articule autour de cinq axes. Ces cinq axes de recherche représentent les piliers fondateurs de l'unité de recherche ACTE. Ils composent et traitent de la création artistique, de la réception et de la diffusion des œuvres – quelle que soit leur nature – qu’elles éclairent d’un point de vue conceptuel et théorique.

Arts, sciences, sociétés

Cet axe ouvre la recherche en art (autant en création qu’en théorie) sur les problématiques sociales, économiques et scientifiques du monde contemporain. Il a pour objectif d’explorer les interactions entre art, sciences et sociétés.

Cinéma et conditions des images 

Cet axe questionne les conditions des images (conditions de création, de réception, de transmission, mais aussi conditions de vie, de survivance, de corrélation, de reproduction, de mutation, d'hybridation et de migration) et s'interroge sur la pratique, l'action et les régimes d’intensité de ces images, et donc du cinéma.

Design – Arts – Médias

Cet axe a pour but de conduire et « pratiquer » des recherches qui “travaillent” les frottements et les frictions entre ces champs d’études que sont le design, les arts et les médias. 
 

Esthétique et théories critiques de la culture

Cet axe s’inscrit dans un double héritage : d’une part, la philosophie de l’art et l’esthétique moderne sur leur versant spéculatif (statut de l’œuvre, geste créateur, poièsis) et, de l’autre, la tradition de la Théorie Critique qui interroge la place de l’art dans la société et, plus précisément, les rapports que celui-ci entretient avec la culture, les formes économiques et la technoscience.

Plasticité : Espaces, corps, temporalités, sons

Cet axe actualise la notion de plasticité à l’aune des extensions de l’art contemporain mais aussi des autres acceptions du mot : de la plasticité du vivant en passant par la médecine, l’écologie, la sociologie, la philosophie et la psychanalyse jusqu’à la physique des matériaux.
 

Notre histoire

L’unité de recherche ACTE est l’héritière de l’Institut d’Esthétique et des Sciences de l’Art (IESA) qui voit officiellement le jour en 1960 sur l’initiative du professeur Étienne Souriau. L’IESA entendait conjuguer l’emploi des méthodes traditionnelles de l’esthétique philosophique, historique et critique, avec l’utilisation des techniques expérimentales les plus avancées.

Années 1960

Les chercheurs de l’Institut se regroupent alors en deux équipes : d’une part, les chercheurs de l’équipe d’esthétique générale du CNRS, constituée comme groupe de recherche le 6 février 1968 : le « GR 10 », placé sous la double responsabilité d’Etienne Souriau et de Liliane Brion-Guerry, directrice de recherche au CNRS. L’originalité de ce groupe tient notamment à la diversité des chercheurs qui le composent : spécialistes de la littérature, de la musique, de la peinture, de la poésie, qui confrontent leur savoir, leurs problèmes et leurs expériences personnelles – souvent celles de créateurs – afin d’opérer les synthèses possibles entre des domaines des arts techniquement différents et d’en tirer les leçons sur le plan de l’esthétique philosophique. D’autre part, le laboratoire de psychologie de la culture – esthétique expérimentale (équipe de recherche associée 191) – rattaché à l’UER des sciences psychologiques et sciences de l’éducation de l’Université Paris X. L’équipe est alors dirigée par Robert Francès, professeur à l’Université de Nanterre. Depuis sa création, en janvier 1969, l’équipe de recherche associée 191 a entrepris une série de recherches consacrées aux relations comportementales de l’homme et de sa culture, selon trois axes : comportements d’orientation vers les objets culturels (essentiellement artistiques) ; appréciation, choix, préférences analysés à partir de tels objets, avec parfois recours à des expériences de laboratoire ; processus d’acquisition de comportements culturels (comme l’enseignement programmé de la musique). 

Années 1970

Dans le courant des années 1970, l’IESA rejoint le Centre Saint-Charles de l’Université de Paris 1, dans le 15e arrondissement. René Passeron, directeur de recherche au CNRS, est élu à sa tête en 1975, et devient également directeur du GR 10, après le décès d’Étienne Souriau. Sous sa responsabilité, l’organisation de l’Institut reste inchangée, avec d’une part le GR 10, constitué de trois équipes (« recherches poïétiques » dir. René Passeron, « textes théoriques », dir. Liliane Brion-Guerry, « vocabulaire d’esthétique », dir. N. Blumenkranz) ; et, d’autre part, le laboratoire de psychologie de la culture – esthétique expérimentale, dirigé par Robert Francès, dont les chercheurs sont rattachés à la section 26 du CNRS. Une rupture survient au sein du GR 10 au cours des années 1979-1985, qui conduit finalement à sa dislocation.

Dès 1979, René Passeron remarque que l’apport d’Étienne Souriau à l’esthétique est en train de se diviser en deux axes : « d’une part une étude scientifique, et souvent expérimentale des phénomènes psychologiques de sensorialité et de sensibilité, d’autre part, une étude anthropologique et une réflexion axiologique sur les conduites créatrices ».

Années 1980

En 1981, le GR 10se scinde en deux équipes : une équipe « Poïétique et philosophie de l’art » et une équipe « Arts et langage » qui rejoint l’École des Hautes Études et Sociales (EHESS) pour y fonder le Centre de Recherche Arts Littérature (CRAL).

En 1983, Bernard Teyssèdre, philosophe et fondateur de l’UFR des Arts plastiques et Sciences de l’Art de l’Université Paris 1, reprend la direction de l’Institut d’Esthétique et Sciences de l’Art et la restructure en deux unités associées : l’UA 1087, Philosophie de l’art et de la création, dirigée par René Passeron, et l’UA 657, Laboratoire de psychologie de la culture, qui disparaît en 1986. Suite au départ à la retraite de René Passeron en 1986, l’UA 1087 est remplacée par l’Institut d’Esthétique des Arts Contemporains (IDEAC), une unité de recherche associée : URA 1426.

Années 1990

Au début des années 1990, l’IESA s’organise autour de l’URA, Institut d’Esthétique des Arts Contemporains (IDEAC),dirigée depuis 1992 par Costin Mireanu, ainsi que de quatre équipes : le « Centre de recherches en Psychologie de l’Art et de la Culture » (Paris X) dirigé par Michel Imberty, le « Centre de recherches expérimentale et informatique des arts visuels » (CNRS, Paris 1 et Paris 10) dirigé par François Molnar, le « Centre de recherches en Esthétique du Cinéma et des Arts audiovisuels » (Paris 1) dirigé par Dominique Noguez, puis par Anne-Marie Duguet et le « Centre interuniversitaire de recherches sur la musique » dirigé par Costin Miereanu. L’URA devient en 1998 une unité mixte de recherche en contrat avec le CNRS (UMR 8153) qui sera ensuite rebaptisée Institut d’Esthétique des Arts et Technologies (IDEAT), UMR 8153.

Années 2010

En janvier 2012, l'Institut d’Esthétique des Arts et Technologies fusionne avec le Centre d'études et de recherches en Arts Plastiques (CERAP, dirigé par Richard Conte) et le Laboratoire d’Esthétique Théorique et Appliquée (LETA,dirigé par Marc Jimenez) pour donner naissance à l’Institut ACTE (Arts Créations Théories Esthétiques).
Unité mixte de recherche (UMR 8218), entre 2012 et 2017, sous la direction de Richard Conte, l’Institut ACTE devient, à partir de 2018, une unité de recherche (EA 7539) de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, héritière de plus de soixante ans de recherches en arts et sciences de l’art...