Journées doctorales ENGAGEMENTS
Enjeux méthologiques, esthétiques et pratiques.
Les attaques ministérielles contre l’« islamo-gauchisme » et le « wokisme » qui rongeraient l’Université sont venues réactiver un débat au sein de la recherche – des sciences exactes aux sciences humaines et sociales – sur la participation, l’implication, l’investissement des chercheur·se·s dans leur objet d’étude. Ainsi, Nathalie Heinich dénonce une « confusion des arènes », patente à ses yeux dans ce qu’elle appelle le « militantisme académique1. » Nous sommes convaincu·e·s que ces questions ne doivent pas être posées uniquement dans les médias ou sur les réseaux sociaux, mais que c’est au sein de l’Université, par l’organisation de véritables rencontres scientifiques et non de simulacres de colloques, que ce débat a sa place.
Que les cinéastes ou les artistes puissent être engagé·e·s, c’est-à-dire qu’ils·elles puissent se sentir au monde ou du monde au point de ne pas se contenter de le ressentir et de l’exprimer mais d’y participer, est un fait indiscutable dont nombre de films, d’œuvres plastiques ou de performances sont les preuves flagrantes. Pour les chercheur·se·s qui font de ces œuvres leur objet d’étude, il s’agit, par-delà leur engagement effectif – marxisme, féminisme, décolonialisme, ... – de questionner leur propre posture face aux implications politiques, sociales ou encore éthiques de leur sujet de recherche.
1 Nathalie Heinich, Ce que le militantisme fait à la recherche, Paris, Gallimard, collection « Tracts » (n° 29), mai 2021.
Programme des journées doctorales : Programme Engagements.pdf